Derrière les apparences ?

Beaucoup cherchent la vérité et beaucoup sont convaincus qu'elle réside dans les faits !

Pour les scientifiques l'objectivation des faits est une solide plateforme pour définir une réalité, idéalisée comme une "religion"; 
Cette remarque peut paraitre paradoxale, car la science et la religion sont de nature très différente. Elles ont creusé entre-elles un abîme infranchissable, mais elles ont néanmoins un point commun: celui de partager la conviction profonde d'être dans le vrai ! 

Le bienfait de détenir une certitude est évidemment sécurisant et valorisant, car c'est apparemment le but de la réflexion d'écarter les approximations d'un jugement. 

Les faits sont évalués comme des manifestations objectives de nos perceptions. Malheureusement, les faits ne révèlent que des apparences qui deviennent d'autant plus crédibles qu'elles nous confortent dans nos attentes ou crédibilisent nos craintes. 

Sans nous en rendre bien compte, nous sélectionnons ce qui a pour nous de la valeur indépendamment de la "réalité" dans laquelle nous baignons en permanence comme des étrangers.

Nous n'appréhendons que très imparfaitement la réalité, ce qui ne nous empêche pas d'être à tous  propos plein de certitudes. Dans ces conditions le dialogue devient impossible, l'intolérance domine et les conflits apparaissent.   

Ceux qui égotiquement estiment être certains que leurs jugements ont une valeur incontestable, ne sont finalement que des utopiques qui se reposent la plupart du temps sur leurs illusions.  Ce n'est pas parce qu’on impose sa conviction qu’on est conforme à la réalité-;-) 

Un principe relativiste qui dit : "on est toujours le con de quelqu'un " devrait appeler à plus de modestie et de compréhension.  Or, il n'en est rien. L'Egotisme règne et l'incommunicabilité définit une société qui n'est faite, in fine,  que d'un conglomérat de personnes étrangères les unes aux autres.

Les faits en justice ont pris la valeur d'une religion : quels sont les faits clament-ils de manière réflexe à tous propos ...
Comment le pourrait-on,  quand ces faits bien loin d'une réalité objective, ne peuvent produire que des jugements arbitraires.  Mais alors, qu'est-ce donc qu'un tribunal, sinon une assemblée de juges qui donnent leur faveur à l'avocat qui a le plus d’éloquence et d'habilité pour sélectionner et mettre en évidence les faits, qui bénéficieront au mieux à son client, donc à celui qui le paye, étant donné que la justice a aussi un prix !

En guise de conclusion provisoire, on peut dire  que ce ne sont pas les faits qui sont déterminants, mais les causes qui les génèrent.
La justice n'est donc fiable que pour  formuler des jugements, mais non pour rendre la justice !