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30/06/2014

LA NUIT !

La nuit un autre univers ! ...

RF

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Au couché du soleil, l'éveil de la  conscience...

Pourquoi la nuit ?

Encore une fois, face à l'écran de  mon ordinateur, déclamant tout haut, tout seul, les ruminations qui  s’insinuent perpétuellement dans les méandres de mon cerveau, je fais les  cent pas et je dialogue, je monologue, je pérore, j'apostrophe et je me  répands en récriminations, si nombreuses que j'aspire à les partager avec  mes interlocuteurs virtuels. Ne me jugez pas, vous savez, le célèbre Victor  Hugo a dit que parler tout seul,  c’est dialoguer avec le Dieu que  l’on a à l’intérieur de soi. Le mien s'il existe serait plutôt  bavard.

Là où certains finissent leur soirée entre une bouteille de  bourbon et un paquet de chips, bercés par la mélodie gouailleuse de Lady  Gaga, je m'enfonce avec délectation au fond de la nuit dans les abysses  insondables de ma réflexion .

Encore une fois, la vie prendra tout  son sens, quelque part entre 3 et 4 heures du matin. C’est souvent au cœur  de la nuit, lorsque les repères imposés par le rythme diurne de la vie en  société deviennent évanescents, que l’existence devient véritablement  palpable. Et l’on finit parfois par avoir une fulgurance, un éclair déchire  le voile que l’on a devant les yeux, et l’on vit. On se met à exister  dans le réel, et non plus à coté, écrasé par tout un système de symboles et  de représentations, de devoirs et d’obligations trop souvent superficiels.  La nuit est l'instant privilégié où fuyant les autres on finit par se  rencontrer soi-même...

La nuit possède en effet une particularité : à  partir de minuit, et jusqu’à l’aube, le temps et l’espace se retrouvent  stoppés, ou du moins considérablement réduits. Cet effet est encore plus  intense lorsque l’on reste dans une pièce sur-encombrée de livres, d'objets  hétéroclites, des reliefs non consommés d'une culture menacée de  disparaitre.
Pendant tout ce temps, blotti, dans la chaleur de mon  bureau, de mon salon ou de ma chambrette monacale, j'attends avec crainte le  dur rappel de l'aube à mes préoccupations sociales. C'est à ce moment où la  nuit s'estompe que disparaissent nos rêveries qui se meurent.
Reste  l'espoir de la nuit prochaine où la fatigue, l’obscurité, nous rendent  hagard . C’est souvent dans cet état second, dans cette obscurité qu'on  perçoit mieux les détails qui nous préoccupent, qu'on est assailli par des  idées géniales. C'est même le moment où la télé, ô miracle, après la  délivrance de ses émissions excrémentielles commerciales durant la journée  se déculpabilise, pour offrir enfin nuitamment à quelques rares privilégiés  des spectacles documentaires et intellectuels éveilleurs de conscience et de  ravissements, privant ceux qui considèrent que la nuit nous renvoie à nos  instincts païens, à une époque où obscurité signifiait : interdit, danger,  ténèbres, Diable.

Tout ça pour dire qu’il est 4 heures du matin, et  que je me lève donc dans 3 heures pour de nouveau tutoyer la  grande  majorité des personnes dites "normales" pour ne pas dire normalisées,  formatées ou pire câblées, par les impératifs de notre  existence.

RF

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