LA TOLERANCE : QUALITE OU DEFAUT ?

 

Faisons le point et essayons de comprendre ce que sous-entend le terme "tolérance" classé abusivement comme vertu ! 

En effet, ce terme est fallacieux à de nombreux égards en raison de son polysémisme. Chacun peut s'en prévaloir pour masquer la lâcheté de ses opinions et de ses engagements.
Alors commençons par un avertissement : méfions-nous de ceux qui emploient ce terme pour ce parer des plumes du paon.      

Origine du terme tolérance
Tolérance vient du latin tolero: endurer; supporter; souffrir patiemment. Le cousinage avec le masochisme est évident !
Emil Cioran, philosophe et écrivain roumain, réputé pour son scepticisme et son pessimisme percutant écrit dans Histoire et Utopie:

« Les libertés ne prospèrent que dans un corps social malade: tolérance et impuissance sont synonymes »

Force est de constater que lorsque l’on n’a pas le pouvoir d’empêcher ce que l’on n’approuve pas, être tolérant revient à prendre acte de sa faiblesse et de son impuissance. 
L’affaiblissement du sens des valeurs conduit, petit à petit, à croire que toutes les idées sont interchangeables, que toutes les opinions se valent. Il devient donc inutile d'apprendre à discerner le vrai du faux. Et la spirale d’indifférence idéologique s’installe, avec son cortège de consensus financiers et de protestations molles. 

La tolérance est la vertu de la faiblesse, il convient donc de refuser une «tolérance sans limites» car elle met «en péril la démocratie…» .

La tolérance et son déviationnisme 
Et pourtant... Il ne manque certes pas de circonstances où on fait, où on doit faire appel à la tolérance. Elle nous apparait donc comme une qualité indispensable aux relations sociales pour éviter des conflits. 

La tolérance du latin tolerare, désigne la capacité à accepter ce que l'on désapprouve, c'est-à-dire ce que l'on devrait normalement refuser. Dans le dessin, l'industrie, la tolérance signifie accepter une certaine marche d'erreur d'erreur qui vaut acceptation ... 

... Le culte de l’intolérance au 20ème siècle n’a-t-il pas fait du totalitarisme la pire idéologie de l’humanité ? Ce totalitarisme qui a refusé la diversité, a cherché sans détour à exclure tout ce qui était considéré comme inférieur: des exemples comme le nazisme, le fascisme, le stalinisme le communisme ou encore le maoïsme qui ont voulu imposer une manière uniforme de vivre, de penser, de se comporter ou même de parler...

La tolérance: une inhibition comportementale 
Dans les relations humaines, chaque fois  qu'il y a agression, frustration, divergence d'opinion ou un ressentiment quelconque, la tolérance intervient comme un tampon destiné à atténuer ou a bloquer une agressivité réactionnelle trop spontanée, qui signe une perte du contrôle comportemental avec ses conséquences imprévisibles.     

A l'inverse, la tolérance zéro est la marque d'une intransigeance absolue, un refus de concession aussi minime soit-il, c'est donc l'extrême limite de la tolérance.

Faire appel à la tolérance, c'est rechercher un frein à une spontanéité réactionnelle excessive condamnée socialement et afficher un pseudo contrôle comportemental, doublé d'une qualité "morale" toute aussi bidon.  

Les effets pervers de la tolérance
Tolérer consisterait donc à accepter avec condescendance jusqu'à un certain point, ce qui ne nous convient pas... 

La tolérance devient intolérable car elle se finalise souvent par du laxisme voire de l'indifférence ....  

Le moteur de la tolérance est une apparence de politesse, de l'hypocrisie et plus souvent de la lâcheté. C'est sur ce dernier point que la tolérance tombe le masque et devient un cache misère d'une triste mentalité démissionnaire.
De nos jours, tous les lâches défilent fièrement sous le drapeau de la tolérance. Il est curieux de constater à quel point des termes que nous utilisons peuvent être vidés de leurs sens et revaloriser une personne lâche, qui affecte publiquement d'être tolérante, pour masquer sa manière d'être sous un masque de carnaval.

La contagion de la tolérance  
Ce travesti de la tolérance est de nature à contaminer les membres d'une société jusqu'au point de devenir la caractéristique nationale des Français !
En effet, notre société déliquescente à une fâcheuse tendance à se vautrer impudiquement dans la lâcheté, en réagissant de moins en moins aux facteurs intrinsèques de sa dégradation. Ceci  est aussi vrai pour ceux qui sont à la tête du gouvernement ou à celles de nos communes. Ce sont eux qui, par leur manque de réactivité, sont les premiers instigateurs sociaux de cette lâcheté ambiante. 

Soyez vigilants  
La tolérance/lâcheté ou traduisez l'apparence et la réalité, sont difficilement discernables et c'est là que réside le danger ... Ouvrez la porte à la tolérance et c'est sur la lâcheté que vous déboucherez...    

Pour éviter le piège de la tolérance, il faut considérer en premier lieu son caractère fallacieux et lui préférer le terme de compréhension qui est le produit qualitatif de l'intelligence, alors que la tolérance est au contraire le produit archaïque d'une gestion quantitative de l'émotion ...

Socialement, tolérer les erreurs d'un représentant politique, équivaut à s'en faire le complice.

Alors, de grâce, ne vous laissez plus abuser par le terme " tolérance" et surtout par celui qui s'en prévaut, car il est fait pour endormir votre vigilance et vous tromper sur sa réelle qualité morale !     

RF

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Les extrémistes de la tolérance et leurs dégâts !

À l’attention d’Edwy Plenel et consorts...

Karim Akouche est poète, romancier et dramaturge.

Publié le 17 février 2016 à 11:00 / Religion Société

Dans cette tribune libre, l'écrivain Karim Akouche refuse une «tolérance sans limites» car elle met «en péril la démocratie, la liberté et la justice».

 

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